De Jaffa à Séoul, mars et avril en films
Depuis quelques semaines, je fréquente à nouveau les salles obscures et ce, assidûment. J'ai vu entre autres :
Dancing in Jaffa : film documentaire de Hilla Medalia avec Pierre Dulaine et Yvonne Marceau.
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Pierre Dulaine, danseur émérite et champion du monde de danse de salon revient à Jaffa où il est né en 1944 avec comme projet de faire danser ensemble des enfants juifs et arabes lors d'un concours inter écoles. Nous suivons son parcours de son arrivée à la veille de son départ, de sa prise de contact avec les écoles juives, arabes ou mixtes pour les rallier au projet à la fête de gala. Le temps passant, les timidités et réticences (ce mot est faible) tombent, les enfants lient des liens d'amitié ou s'épanouissent pour certains. La scène du concours est particulièrement émouvante par le défi qu'elle représente. Une belle illustration de gestes concrets contre une vieille inimitié et un film rempli de positivité.
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La crème de la crème : film de Kim Chapiron avec Thomas Blumenthal , Alice Isaaz, Jean-Baptiste Lafarge
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A HEC (ce n 'est pas dit aussi clairement mais cela est fortement sous-entendu), on chope selon le club auquel on appartient. Et il y a des laissés pour compte.
Trois étudiants un peu laissés pour compte (de part leur origine sociale ou leur non appartenance aux clubs) décident de mettre en pratique la théorie apprise en cours et de monter leur entreprise de prostitution afin de venir en aide aux délaissés de la chope. Je ne peux juger moi-même de la crédibilité d'une telle entreprise (mais pourquoi pas) ni dire que l'école de commerce est représentée fidèlement. Mais j'ai aimé suivre l'histoire, la bande originale malgré certains clichés.
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Une histoire banale : film d'Audrey Estrougo avec Marie Denarnaud, Marie-Sohna Condé, Oumar Diaw
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Nathalie mène une vie enjouée entre un amoureux qu'elle va rejoindre à Bxl, un travail qu'elle aime bien et des copines fêtardes. Dans la première partie du film Nathalie représente la vie. Elle est légère, gaie, sociable. Ensuite vient le viol par un collègue qui lui tournait autour et avec lequel elle avait été claire. Nathalie commence donc à vivre en enfer : repli sur soi, boulimie, fermeture, ultra-agressivité couplé à l'envie de faire comme si rien ne s'était passé ou l'incapacité d'en parler plutôt. Les questions des autres : pourquoi t'as pas porté plainte si tu as été violée ? Nathalie revit la scène du viol dans ses rêves et la rejoue avec de parfaits inconnus dans les toilettes des boîtes où elle va se griser plus que s'amuser. Enfin, secouée par sa belle-sœur qui ne la lâche pas et sait voir au delà des apparences, elle réussit à mettre des mots et à reprendre le contrôle sur sa vie, partiellement, elle va affronter la police dont les questions sont déstabilisantes et elle avance. Mais un dernier plan nous dit qu'elle n'en a pas encore fini...
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Les yeux jaunes des crocodiles : film de Cécile Telerman avec Julie Depardieu, Emmanuelle Béart, Alice Isaaz, Patrick Bruel
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J'avais lu le livre en Ukraine, dans un car entre Kiev et Lviv, en 2009. Comme lecture de vacances, j'avais trouvé cela pas mal : pas besoin de penser, l'histoire se lit et on peut passer facilement les traits grossiers des personnages. Evidemment pour un film c'est différent. Le personnage de Julie Depardieu est ridicule au possible. Elle a du mal à joindre les deux bouts mais vit dans un loft avec vue sur Paris et la Seine à Courbevoie ... (un appart en HLM à Stains avec vue sur des barres d'immeubles aurait été plus crédible). On soupire au jeu des acteurs et Plus belle la vie m'a manqué.
Pour finir, une gamine de 15 ans passe en direct au 20h de TF1 pour sauver sa mère ... risible.
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Suneung: film de Shin Su-Won avec David Lee Jun Sung, Kkobbi KIM
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En Corée du Sud, réussir au lycée est primordial et suite à la mort d'un futur bachelier brillant, nous suivons l'enquête policière qui découvre l'existence d'une mafia lycéenne faisant régner la terreur dans le lycée. Il n'y a pas des masses de suspens à première vue mais cela finit avec une petite surprise.